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POINTS ESSENTIELS A RETENIR SI VOUS PRENEZ DE L’HORMONE THYROIDIENNE

1) La plupart des individus avec une glande thyroïde défaillante seront sous thérapie à vie.

2) Pour une meilleure absorption, l’hormone thyroïdienne doit être prise le matin, l’estomac vide (l’eau minérale est autorisée), 1 heure avant le petit-déjeuner et toute autre médication. Par rapport à l’eau, le café réduit l’absorption de lévothyroxine d’environ 30%. Cependant, si vous ne pouvez suivre cette recommandation, alors prenez votre hormone avec le repas, mais de façon constante. Si vous avez cessé de la prendre le matin à jeun, il sera nécessaire de doser votre TSH dans les 6 à 8 semaines après avoir commencé de la prendre régulièrement avec le petit-déjeuner, afin de s’assurer que votre posologie est correcte. Ne prenez par votre traitement hormonal certains jours à jeun et par ailleurs non à jeun, les irrégularités occasionnées dans l’absorption digestive pourraient rendre difficile la régulation des taux de la TSH.

3) Chez les patients avec une augmentation persistante de leur TSH malgré une posologie apparemment adéquate en hormone de remplacement, il faut s’inquiéter d’une mauvaise observance du traitement, d’une malabsorption intestinale ou de la présence d’interactions médicamenteuses:

♦ Malabsorption intestinale: l’absorption de la lévothyroxine peut être perturbée par des troubles digestifs, comme la maladie cœliaque, les pathologies inflammatoires intestinales (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…), le syndrome du côlon irritable (communément associé à la fibromyalgie), l’intolérance au lactose.

♦ La liste est longue des médicaments pouvant affecter la physiologie thyroïdienne et de nouveaux médicaments venant s’y ajouter. L’influence de ces médicaments sur l’homéostasie thyroïdienne (Cliquez ici) peut s’effectuer à quatre différents niveaux. Ils peuvent:

  • Altérer la synthèse et/ou la sécrétion des hormones thyroïdiennes;
  • Modifier la concentration sérique des protéines transporteuses des hormones thyroïdiennes ou inhiber leur liaison avec ces mêmes protéines ou diminuer la conversion de T4 vers l’hormone active T3, avec pour conséquence une distribution tissulaire moindre de l’hormone thyroïdienne dans les tissus cibles;
  • Modifier l’absorption cellulaire et le métabolisme de l’hormone thyroïdienne;
  • Interférer avec l’activité hormonale sur les tissus cibles.

Toutes les décisions relatives au traitement des patients doivent toujours prendre en compte l’influence de ces médicaments sur les résultats des tests sanguins de la fonction thyroïdienne. Certains d’entre eux sont d’usage courant et sont familiers à la plupart d’entre vous. Certains d’entre eux ont une répercussion clinique importante, comme l’amiodarone et le lithium. Bien que la plupart des modifications de l’homéostasie thyroïdienne induites par ces médicaments soient transitoires, elles peuvent provoquer une certaine panique et conduire à des traitements inutiles. La connaissance des sites d’interaction et des caractéristiques physiologiques des hormones thyroïdiennes doit permettre au médecin d’anticiper les modifications qui peuvent survenir dans l’homéostasie thyroïdienne. (Cliquez ici)

Sur le plan pratique, on retiendra:

Prendre au moins deux heures à distance de la prise de la lévothyroxine (Euthyrox, Synthroid, Levoxyl) ou de la préparation T3 les médicaments suivants: le calcium, le fer, les multivitamines, les sels d’aluminium anti-acides contre les affections œsogastroduodénales (Maalox, Phosphalugel, Gaviscon, Gelusil), les chélateurs des sels biliaires contre l’hypercholestérolémie (cholestyramine – Questran), les traitements contre la dyspepsie et l’ulcère gastroduodénal (Omeprazole, Mopral, Losec, Nexium), le Primpéran contre les nausées, les laxatifs et les absorbants (charbon, argile), et la Guaifenesin (contre la fibromyalgie). Tous ces médicaments peuvent perturber l’absorption digestive de la lévothyroxine et de la préparation T3.
Les œstrogènes (sous la forme d’hormone de remplacement pour le traitement de la pré-ménopause ou la ménopause, ou de pilule contraceptive) peuvent réduire l’activité de l’hormone thyroïdienne. Après l’instauration d’une thérapie œstrogénique, une surveillance clinique et un contrôle de la TSH et des hormones thyroïdiennes doivent être réalisés pour s’assurer de son impact sur la fonction thyroïdienne ou pour ajuster éventuellement la posologie de l’hormone thyroïde de remplacement en cas d’hypothyroïdie.
L’insuline et les médications orales hypoglycémiantes (Metformine, Glucophage, Glucomine…) pour le diabète (types 1 ou 2) peuvent réduire l’efficacité de l’hormone thyroïde de remplacement.
Les anticoagulants injectables (Heparine, Cirkan, Clexan) et les anti-vitamines K oraux (Coumadine, Sintrom, Préviscan) peuvent voir leur activité renforcée en cas d’adjonction d’un traitement hormonal thyroïdien.
Les antidépresseurs tricycliques (amytriptyline: Elatrol, Elavil, Laroxyl, Tofranil, Anafranil) et la lévothyroxine ou les préparations T3 ont une potentialisation mutuelle de leurs effets, c’est-à-dire que la lévothyroxine ou les préparations T3 verront leur action hypothyroïdienne augmentée et l’antidépresseur aura une efficacité accrue.
Chez les patients sous lévothyroxine, il y a une augmentation du risque d’insuffisance coronarienne par la Ventoline aérosol en cas de coronaropathies.
Les corticoïdes à doses élevées (à partir de 40 mg/jour) entraînent une freination de la thyroïde.
La lévothyroxine peut diminuer les effets des digitaliques (Digoxine).
Une étude norvégienne a montré un risque d’hypothyroïdie lors de la prise concomitante de lévothyroxine et de ciprofloxacine (Ciflox, Uniflox), quinolone prescrite contre les infections urinaires et respiratoires. Un intervalle de 2 heures minimum entre les deux est recommandé.
L’amiodarone (Cordarone) et le lithium, par eux-mêmes, peuvent provoquer des dérèglements thyroïdiens.

4) Aliments goitrogènes: en cas d’hypothyroïdie, certains aliments sont à éviter car ils peuvent contribuer à l’apparition d’un goitre. Il s’agit de tous les crucifères (chou-fleur, chou de Bruxelles, chou chinois, chou romanesco – évidemment la soupe aux choux-, le navet, le rutabaga, brocoli, radis, etc.), le manioc, le millet, les arachides et les graines de soya. Ils contiennent des substances dites goitrogènes qui bloquent et empêchent l’utilisation de l’iode et font compétition avec la lévothyroxine. Une grande consommation de ces aliments crus peut poser problème, la cuisson minimisant leur potentiel goitrogène. A cette liste ajoutons le colza (même l’huile de colza) et la moutarde.

Le soya et la thyroïde: les dernières études à ce sujet s’entendent pour dire que le soya produit des effets goitrogènes sur la glande thyroïde seulement en présence d’une insuffisance en iode. Il faut savoir aussi que le soya peut également nuire à l’absorption de l’hormone thyroïdienne de synthèse. Il est donc conseillé d’éviter de prendre cette médication avec du lait de soya. Le Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (CPS) mentionne que l’absorption de la lévothyroxine peut être diminuée par la consommation de farine de soya, puisque celle-ci se lie au médicament lors de son passage dans le tube digestif.
Ainsi, chez une personne souffrant d’hypothyroïdie ou qui a une insuffisance en iode, le soya pourrait aggraver sa condition en faisant compétition à la lévothyroxine ou à l’absorption de l’iode. Toutefois, il est à noter que le soya n’affecte pas négativement la glande thyroïde des personnes ayant un état de santé normal.

5) Ne prenez pas votre comprimé de lévothyroxine avant tout prélèvement sanguin.

6) Sous traitement, dans l’hypothyroïdie primaire, la cible idéale pour les taux de la TSH est approximativement entre 1,0 et 1,5 mUI/l. Une TSH située bien en dessous sans signes d’hyperthyroïdie est correcte et ne signifie pas la nécessité d’une réduction de la posologie. Le but du traitement n’est pas de maintenir une TSH dans le milieu de la « norme », comme on s’y attendrait chez une personne en bonne santé dépourvue de traitement. L’ajustement de la posologie de l’hormone thyroïdienne est dicté par la réponse clinique au traitement, c’est-à-dire le bien-être du patient et la suppression des symptômes.

7) Chaque changement de la posologie ne saurait être testé dans le sang avant un laps de temps de 6 à 8 semaines.

8) Ne pas arrêter ou réduire la posologie en cas d’amélioration de votre état.

9) Tout signe ou symptôme pouvant suggérer que vous êtes surdosés en hormone thyroïdienne de remplacement doit être signalé à votre médecin, à savoir: palpitations, rapide perte de poids, tension nerveuse accrue, agitation ou tremblement, excès de sueurs, diarrhée.

10) La mesure du métabolisme basal par la prise de la température: la température reflète l’état énergétique et donc l’activité métabolique de l’individu. La moyenne quotidienne de la température d’une personne en bonne santé est de 37° C (98.6 F), et elle est stable. Lorsque cette moyenne, établie sur plusieurs jours de suite, est réduite mais toujours stable (de l’ordre de 36.5° C – 97.8 F), elle témoigne d’une réduction de l’état métabolique et suggère une hypothyroïdie infra-clinique ou clinique patente. Une moyenne élevée orienterait vers une hyperthyroïdie. Lorsque la température basale moyenne est réduite mais instable (grande fluctuation d’un jour à l’autre), elle désigne une fonction surrénale instable ou une fatigue surrénale. Ainsi, le rétablissement d’une bonne santé verra se normaliser et se stabiliser, si possible, la température basale à 37° C (98.6 F). C’est l’objectif d’une thérapie bien conduite. La mesure de la température basale devrait systématiquement précéder tout traitement pour hypothyroïdie et/ou fatigue surrénale et être régulièrement contrôlée. (Cliquez ici)

11) L’hypothyroïdie est un facteur de risque d’athérosclérose et d’affection coronarienne lié à l’augmentation des taux sanguins de LDL-cholestérol et du cholestérol total. Certaines études, mais pas d’autres, ont montré une diminution du cholestérol LDL et de cholestérol total sous traitement par lévothyroxine (Levoxyl, Levothroid, Synthroid, Euthyrox). Cela est plus avéré en cas d’hypothyroïdie clinique patente que dans la forme infra-clinique. Quoi qu’il en soit, il est important de réduire ces paramètres biologiques à long terme afin de réduire ce risque de maladie cardiovasculaire.

12) Tous les patients souffrant de thyroïdite d’Hashimoto doivent avoir un régime sans gluten.

13) Tous les patients souffrant de thyroïdite d’Hashimoto (anticorps élevés au- dessus de leur norme de référence) doivent obligatoirement être mis sous traitement immunostimulant.

14) Une activité physique quotidienne, une diète et/ou des suppléments alimentaires sont essentiels au bon fonctionnement de la thyroïde. Cette diète devrait inclure des sources de vitamines et de minéraux, tels que l’iode, l’acide folique, l’oméga 3 et 6 (acides gras), le zinc et le sélénium. A défaut, un complément quotidien sera requis, par exemple: 50 à 100 mg d’un complexe vitaminique B, 1000 mg de vitamine C, 200 à 400 mg de sélénium.

Les taux de vitamine D doivent être maintenus entre 50 et 70 ng/ml (normes 30 – 100 ng/ml) afin que les récepteurs thyroïdiens répondent correctement. Une insuffisance ou une carence en vitamine D va accentuer les symptômes de la fibromyalgie ou de l’hypothyroïdie, et renforcer les douleurs. La carence en vitamine D a un autre rôle peu connu. Il régule la sécrétion d’insuline et équilibre la glycémie. La carence en vitamine D est associée à la résistance à l’insuline. Résistance à l’insuline et dysglycémie affectent négativement la physiologie de la thyroïde de plusieurs façons.

Le fer également joue un rôle important dans la synthèse des hormones thyroïdiennes et dans la conversion de T4 en T3 (Cliquez ici).
La ferritine est la protéine de stockage du fer, qu’elle libère selon les besoins. Ainsi, la mesure du taux de ferritine reflète la quantité de fer stockée dans l’organisme. Les taux de références de la ferritine peuvent varier d’un laboratoire à l’autre, mais sont généralement compris entre 30 – 300 ng/ml chez l’homme et 15 – 200 ng/ml chez la femme. La ferritine, chez la femme, doit se situer au-dessus de 50 (de façon optimale entre 70 – 90) pour que la thyroïde remplisse pleinement sa fonction. A noter qu’un taux bas de ferritine peut être en lui-même une indication d’hypothyroïdie.

15) Les médecines énergétiques telles que le Reiki et l’acupuncture sont bénéfiques à la glande thyroïde.

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