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LE ROLE DE LA THYROIDE

  • Les 3 niveaux de la régulation thyroïdienne
  • Les hormones thyroïdiennes et la conversion de T4 en T3 et en reverse-T3
  • T3 libre et T4 libre

Les hormones sont des substances chimiques produites par l’organisme afin de réguler un grand nombre d’activités biologiques. Les cellules du corps contiennent des récepteurs hormonaux spécifiques sur lesquels se fixent les hormones correspondantes. Lorsqu’une hormone active son récepteur, elle initie un processus métabolique. Puisque chaque cellule de l’organisme possède des récepteurs pour l’hormone thyroïdienne, celle-ci est responsable des fonctions fondamentales du corps humain et en influence tous les systèmes majeurs.
L’hormone thyroïdienne agit directement sur le cerveau, le tube digestif, le système cardiovasculaire, le métabolisme osseux, le métabolisme des globules rouges, la fonction hépatique et biliaire, la production des hormones stéroïdiennes, les métabolismes du glucose, des lipides, du cholestérol et des protéines, sur la régulation de la température corporelle. L’hormone thyroïdienne stimule le métabolisme des vitamines, elle régule le développement et la différenciation cellulaire de toutes les cellules de l’organisme, la croissance et la puberté. L’hormone thyroïdienne aide le passage dans les cellules des enzymes et électrolytes requis et aide les processus de production énergétique dans les mitochondries (sous forme d’adénosine triphosphate – ATP) (Cliquez ici). En fait, l’hormone thyroïdienne régule la vitesse par laquelle s’effectuent les processus biochimiques dans l’organisme (le métabolisme basal).

L’hypothyroïdie est un état pathologique caractéristique d’un défaut de production des hormones thyroïdiennes. On peut considérer la thyroïde comme étant la boite de vitesse d’un véhicule sophistiqué. Si la boite de vitesse est endommagée, c’est le moteur dans son ensemble qui fait défaut. En d’autres termes, un déficit en hormones thyroïdiennes n’est pas compatible avec une santé normale.

● Les 3 niveaux de la régulation thyroïdienne

La glande thyroïde fabrique des hormones (T4 et T3) qui régulent le métabolisme basal, c’est-à-dire l’utilisation de l’énergie par l’ensemble des cellules de l’organisme. L’activité métabolique de la thyroïde est contrôlée par l’hypothalamus (situé dans le cerveau), qui surveille et module les taux des hormones thyroïdiennes en libérant une hormone appelée TRH (Thyrotropin Releasing Hormone) qui, elle-même, stimule la libération d’une autre hormone, hypophysaire cette fois (appelée aussi glande pituitaire, localisée à la base du cerveau), la TSH (Thyroid Stimulating Hormone, appelée en français Thyréostimuline), laquelle donne l’ordre à la glande thyroïde de fabriquer plus ou moins d’hormones thyroïdiennes. Ainsi est assurée la régulation du métabolisme basal. En d’autres termes, il existe une boucle de rétroaction (ou de rétrocontrôle) entre l’hypothalamus (via TRH) et la glande pituitaire en réponse aux taux circulants de TSH, une autre entre la glande pituitaire (via TSH) et la thyroïde en réponse aux taux circulant des hormones T4 et T3, et une troisième, de retour à l’hypothalamus, qui va dépendre du taux circulant de ces dernières – et la boucle est bouclée.

● Les hormones thyroïdiennes et la conversion de T4 en T3 et en reverse-T3

La thyroïde fabrique ses deux plus importantes hormones à partir de l’iode capté par la glande dans l’alimentation (poissons, fruits de mer, sel de table, sel de mer). La tétra-iodothyronine ou thyroxine (T4) qui contient quatre atomes d’iode et la tri-iodothyronine (T3) qui en contient trois. Bien que la thyroïde produise davantage de T4 (80%) que de T3 (20%), la T3 est 300% plus active que la T4. T3 est la véritable hormone active agissant sur le métabolisme. T4 est la forme de stockage de l’hormone thyroïdienne (décrite parfois comme une pro-hormone). Les deux hormones sont présentes dans le sérum soit liées à leurs protéines porteuses, soit à l’état libre (non liées). Seule leur portion libre influence le métabolisme.

Une fois introduite dans le sang, une grande partie de l’hormone T4 est convertie par une enzyme, la 5′- déiodinase, en l’hormone active T3 dans le foie et à l’intérieur des cellules des organes concernés (T4 est convertie en T3 en perdant un atome d’iode situé en 5′ de sa molécule). C’est en se combinant à des récepteurs à-même la cellule que la T3 libre devient effective. Sans cette conversion de T4 en T3, les cellules ont trop peu de T3 pour maintenir le métabolisme normal; il en résulte un ralentissement du métabolisme – ceci est un point important à retenir. En grande partie, T4 est métaboliquement inactive. T4 « dirige » le métabolisme seulement après que l’enzyme déiodinase l’ait convertie en T3 dans les tissus cibles. Ainsi, on peut être amené à dire que la T3 libre ne vient pas primitivement de la glande thyroïde.

Une autre enzyme, la 5 – déiodinase, convertit en permanence de la T4 en reverse-T3 (rT3). La reverse-T3, qui est un stéréo-isomère de la T3, ne stimule pas le métabolisme, elle n’est pas biologiquement active. Sa production sert à éliminer la T4 de l’organisme. Mais la reverse-T3 peut se lier aux récepteurs intracellulaires de la T3. En des conditions normales, T4 est continuellement convertie dans les cellules en proportion égale de T3 et de reverse-T3, avec de légères variations. Normalement, la reverse-T3 est éliminée rapidement. D’autres enzymes la convertissent en T2, et de T2 en T1, lesquelles sont éliminées dans les 24 heures. Le processus de déiodination par ces enzymes est dynamique et variable en permanence selon les besoins de l’organisme.
Cependant, en cas de conversion préférentielle de T4 en reverse-T3, cette dernière peut agir en tant qu’antagoniste de T3 au niveau de ses récepteurs cellulaires. Ce scénario entraîne des symptômes d’une thyroïde hypo-active, dans la mesure où la reverse-T3 est considérée inactive (elle est créditée d’1 % de l’activité de T3). (Cliquez ici)

Sous certaines conditions, une privation alimentaire (telle que le jeûne ou la famine), une maladie quelle qu’elle soit, un stress physique ou émotionnel (qui accroissent le taux sanguin de cortisol, l’hormone du stress), le pourcentage de conversion change, moins de T4 est convertie en T3 et davantage en reverse-T3 (la conversion de T4 en T3 décroît d’environ 50%, et celle de T4 en reverse-T3 s’accroît d’environ 50% [Source: Dr. John C. Lowe]). La réduction du taux de T3, qui se produit sous de telles conditions, ralentit le métabolisme de nombre de tissus. A cause de ce métabolisme ralenti, l’organisme n’élimine pas la reverse-T3 aussi vite qu’habituellement, d’où une augmentation considérable de son niveau sanguin. La reverse-T3 exerce sa rétro-inhibition en s’attachant aux récepteurs thyroïdiens. En fait, la reverse-T3 crée une rétro-inhibition plus forte sur la production de T3 libre que réciproquement. Ainsi, la reverse-T3 agit à notre encontre, contribuant à engendrer tous les symptômes de l’hypothyroïdie.

Une étude décrite dans Le Journal d’Endocrinologie Clinique & Métabolisme 2005; 90 (12):6403-6409, démontre que la meilleure estimation de l’activité thyroïdienne tissulaire est réalisée par le dosage de la rT3 (reverse-T3) et le rapport T3/rT3. Malheureusement, la mesure de rT3 manque dans les tests standards (plus couramment réalisée aux USA). (Cliquez ici)

● T3 libre et T4 libre

Les hormones thyroïdiennes circulent dans le sang liées à trois protéines, la transthyretine, l’albumine, mais principalement la thyroxine-binding globuline (TBG). T4 est liée à 99.97%, le reste est libre; T3 est liée à 99.70%, le reste est libre. La production de TBG dans le foie peut être modifiée par certains facteurs, tels que les taux d’œstrogènes et de corticostéroïdes, ou une insuffisance hépatique – ce point est également important à retenir. Augmentée ou diminuée, la TBG n’influence pas les dosages des fractions libres de T4 ou T3. T3 est moins fortement liée aux protéines plasmatiques que T4, c’est pourquoi elle est plus facilement disponible à l’échelon cellulaire. T3 libre est biologiquement plus active que la T4 car elle se lie plus rapidement que la T4, et dans une plus grande mesure, aux récepteurs spécifiques situés dans la membrane, dans le cytoplasme, dans les mitochondries et dans le noyau des cellules cibles.

Mesurer la T4 totale et la T3 totale revient à doser ensemble ce qui est lié et non lié aux protéines (circulant librement dans le sang), sans indiquer ce qui est libre et utilisable par la cellule. Seules les fractions libres doivent être testées. Pour certains médecins, la T3 libre serait le test le plus utile. Une T3 libre basse dans les valeurs de référence, avec une soi-disant TSH « normale », serait, à leurs yeux, un argument de poids pour statuer d’une hypothyroïdie. Je partage ce point de vue. Je reviendrai plus loin sur ce point essentiel de la valeur « normale » de la TSH. Une T4 libre dans la norme n’indique pas si l’organisme la convertit en T3 libre comme il faudrait. De nombreux individus, en particulier les femmes, ne convertissent pas de façon adéquate la T4 en hormone T3 active, d’où une hypothyroïdie symptomatique avec une soi-disant TSH « normale ».
Malheureusement, de nombreux médecins de demandent pas de façon systématique un dosage de la T3 libre. (Cliquez ici)

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